Pefection
Le parc était tranquille, à cette heure du matin. L'eau du lac qui se trouvait en son centre était immobile, et reflétait le ciel, lisse et plate comme un miroir. Parfaite. Véritablement parfaite.
Un vent frais provoqua quelques vagues, et le jeune homme qui se trouvait au bord de l'eau fronça les sourcils, mécontent. Non seulement le vent venait troubler la perfection du moment, mais en plus, il était froid. Le pull qu'il portait était chaud, mais laissait passer l'air à travers ses mailles. C'était très agaçant.
Il n'avait pas envie d'être agacé. Pas maintenant.
Le lac continuait pourtant d'être agité, exaspérant. C'était tellement brouillon, ces vaguelettes qui s'agitaient dans tous les sens! L'immobilité était bien plus belle. Bien plus proche du Vrai.
Le jeune homme eut un sourire attendri à cette pensée. Oui, il savait ce qu'était la vraie beauté. Les gens s'extasiaient devant leurs téléviseurs bruyants et brouillons, ou devant des oeuvres froides, minérales. Lui savait qu'il y avait mieux. Beaucoup mieux.
Le vent cessa, et son sourire s'agrandit. Le lac se lissait à nouveau, aussi parfait que quelques minutes auparavant. C'était bien. Il ne pouvait tolérer que ça, la perfection.
Fin
C'était donc un défi du forum Jusqu'au dernier mot : "Décrivez un lac tel que le voit un jeune homme qui a assassiné sa petite amie. Ne mentionnez ni le meurtre, ni la fille."