Chroniques d'un cycle : Les Orphelins

Chapitre 23

« J’ai eu des enfants, et Je les ai aimés, et ils furent détruits. À présent, que les enfants de Saâgh soient maudits et leurs cœurs stériles. »

 

– Les Dits de Saâgh, auteur inconnu –

 

Saraqael dodelina de la tête, yeux fermés. Ariel avait raison. Il voulait être puni. Le Prince-démon se trompait juste au niveau de l’intensité : il avait besoin d’être puni. Depuis la Chute de Lucifer, tant de siècles auparavant, il s’était juré qu’il se ferait payer à lui-même les souffrances qu’il imposait à d’autres parce qu’il les considérait nécessaires à l’Eden et, depuis lors, chacune de ses décisions le rongeait d’incertitude. Et s’il se trompait ? Et s’il causait de la douleur pour rien ?

Sa pire erreur avait été la catastrophe qui avait coûté sa vie à Léviathan. Il aurait dû anticiper. Il aurait dû savoir, lui qui se tenait au courant de tout, que Lein était Krro incarné.

Il payerait pour celle-là aussi. C’était presque reposant. Son sentiment de culpabilité, cuisant depuis la Chute de Lucifer, avait enfin diminué d’intensité. Il restait présent, évidemment ; aucune punition ne suffirait à le faire taire. Ce serait trop facile.

Il remua pour que son poids repose un peu plus à droite qu’à gauche. À genoux depuis de trop longues minutes, ses jambes commençaient à protester, d’autant plus que le sol était de pierre, donc glacial. Il avait été emmené dans une chapelle afin de pouvoir se recueillir devant Lyth avant son jugement, comme s’il en avait besoin. Cela ne rassérénait que les anges qui se savaient innocents et qui croyaient encore que leur Élément créateur était un être bon.

Si sa position n’avait pas suffi en terme d’inconfort, ses bras étaient attachés dans son dos par des menottes spécialement forgées par Rémiel pour contenir sa puissance. Elles portaient des runes d’Elvion – courtoisie de Bélial, supposait-il – qui l’empêchaient d’utiliser son aura.

Ses pairs réalisaient-ils qu’ils n’auraient jamais pu l’emprisonner s’il ne s’était pas laissé faire ? Avec sa puissance, il aurait même pu créer une illusion assez convaincante qui aurait patienté à sa place dans la cellule. La supercherie n’aurait été dévoilée qu’au moment du jugement lorsqu’ils auraient constaté que rien ne changeait dans l’Équilibre de l’Eden. Entre-temps, il aurait pu se cacher assez bien, dans l’Univers ou dans les Abysses, pour ne jamais être retrouvé.

En leur défense, il avouait que le voir ainsi calmerait la foule. Les anges devaient être déchaînés. Il se rappelait leur réaction à la déchéance de Lucifer. Ils avaient besoin de quelqu’un sur qui rejeter leurs frustrations. Saraqael se posait en cause de la guerre, en raison pour laquelle elle avait duré si longtemps. Les autres ne seraient pas blâmés.

Pas même Gabriel. C’en était presque dommage.

Un élan de douleur lui traversa le dos. Il n’était pas un combattant et les heures passées penché sur ses dossiers ne lui avaient pas forgé un physique d’athlète. Il subissait le contrecoup de la pression de ces derniers jours. N’être informé de rien, privé de ses essions, avait été un coup plus dur qu’il ne l’avait anticipé. Il était tenu au courant de l’avancée de son procès – les anges n’auraient pas permis qu’il en soit autrement – mais ne savait rien des négociations de paix, ni de la stabilité d’Ambrosis. Est-ce que les anges et les vampires avaient repris leurs combats dans l’Univers ? Nataos avait-il stabilisé son royaume ou avait-il été expulsé des Tréfonds par Nysâh ? Rien n’était plus frustrant que l’ignorance.

Puis, il y avait le stress. Sa déchéance ne faisait aucun doute, même avant que la sentence ne lui ait été annoncée. Il savait qu’il en souffrirait et n’avait pas la moindre idée de quelle serait la réaction d’Essiah. Avec de la chance, il garderait son aura de soleil, mais étant donné la façon dont il l’avait maltraitée, il en doutait. Cela ferait plus mal que l’abandon de Lyth, qu’il n’avait jamais respecté.

Mais même sans cela, la Chute serait douloureuse et il appréhendait la pression sociale. Il serait confronté aux anges, à ses pairs, peut-être à des visiteurs – et tous le détesteraient à des degrés divers. Il avait hâte que ce moment soit passé.

Il tourna la tête pour voir derrière lui. Les deux gardes qui l’accompagnaient ne donnaient aucun signe que son temps de prière était terminé et se tenaient, raides, de part et d’autre de la porte de la chapelle. Cette fois, il s’agissait d’anges du clan de Raguel.

Ces derniers avaient été exaltés d’apprendre que leur archange n’était autre que Frryl. Leur engouement avait fait beaucoup pour calmer les tensions en Eden, leur optimisme remontant le moral de tout le monde. Au passage, cela avait aussi assuré une position de force aux archanges pour un bon bout de temps. Saraqael aurait voulu savoir ce qui se disait dans les rues d’Alun Hevel à leur sujet en ce moment.

Sa curiosité resterait inassouvie. Pour longtemps.

Un grincement résonna dans la petite salle aux murs dépouillés ; la porte s’ouvrait. Saraqael tenta de se lever, trébucha, et fut rattrapé par un des deux gardes qui le soutint ensuite durant quelques mètres. Son pas redevint normal et l’ange le relâcha. Ils n’insistèrent pas cette fois pour le tenir et, une fois dehors, il comprit pourquoi : une foule énorme l’attendait, le surveillant de part et d’autre du chemin qui le conduisait au tribunal.

Il réprima un sourire cynique. Les anges étaient silencieux et méprisants, ce qui était pire que s’ils avaient hurlé au monstre. Beaucoup le regardaient avec dégoût, alors qu’ils le considéraient comme un modèle la veille.

Il avait atteint son objectif. L’Eden était tel qu’il voulait qu’il soit – et lui-même n’y avait aucune place.

 

***

 

Saâgh s’installa tranquillement. La foule des anges était dense aussi avait-il dû s’installer sur le toit d’un bâtiment pour assister au jugement de Saraqael. Il n’avait pas le son, mais il devinait aisément ce qu’ils se disaient. Les procédures angéliques étaient réglées comme du papier à musique.

Un gamin attrapa le bas de sa tunique et tira.

« Pousse-toi, tu as pris la meilleure place !

— Tu n’avais qu’à arriver plus tôt, Shyin. »

Saâgh regarda la Mort incarnée de haut en bas.

« Tu as quoi, cinq ans ?

— Je n’ai pas pu faire plus vite. »

Pour éviter de s’attirer des ennuis, le Sang souleva le petit corps et l’installa sur ses jambes ; celles-ci pendaient dans le vide mais cela ne sembla pas déranger Shyin qui se pencha même en avant pour mieux voir.

« Ils vont parler longtemps ?

— Il y en a pour quelques minutes, confirma Saâgh. Quand je pense qu’hier ils signaient le traité de paix et que, aujourd’hui, ils font venir les démons pour assister à la déchéance de l’un d’eux… Lyth doit être extatique. »

Ils échangèrent un regard de connivence.

« Oh ! Ils vont lui couper les ailes ! » s’excita Shyin.

Il se pencha encore, forçant le vampire à lui passer un bras autour de la taille pour éviter qu’il ne tombe. Saraqael avait dû s’agenouiller, ses ailes noircissant, et en effet quelqu’un se tenait derrière lui avec une épée.

« Pas l’instrument le mieux adapté, marmonna Saâgh.

— Ils inventeront peut-être quelque chose de mieux pour la prochaine fois !

— Les mortels sont très inventifs. »

La lame s’abattit une fois, puis deux, puis six fois – une pour chaque aile. L’arme avait dû être charmée pour trancher les membres d’un coup ; les muscles et les os n’étaient pas exactement aussi mous.

L’archange déchu s’évanouit. Un guérisseur s’en approcha pour refermer ses plaies. Les ailes ne repousseraient pas, mais ils ne le laisseraient pas se vider de son sang. Saâgh fit la moue.

« Il paraît que tu as trahi Krro ? enquêta Shyin sans se détourner du spectacle.

— Trois cent cinquante-sept partout. Mais, cette fois, il a été scellé. Wir veuille que ce soit le dernier cycle. »

L’enfant prit un air grave, bien trop pour son âge.

« Tu espères encore, belle Saâgh ? »

Elle haussa les épaules.

« Il faut bien. »

Shyin soupira. Cependant, quand il remua pour s’installer mieux, il lui attrapa la main et ne la lâcha plus.

 

***

 

Le jugement s’était déroulé à merveille si, du moins, ce genre d’action le pouvait. Après que Saraqael se fut évanoui, des guérisseurs l’avaient emmené pour vérifier qu’il se remettrait, et la cérémonie avait continué avec la crémation de ses ailes. C’était symbolique, mais nécessaire. Qu’auraient-ils pu en faire de toute façon ?

Les anges s’étaient ensuite dispersés par petits groupes. Les archanges, eux, s’étaient retrouvés incapables de se regarder en face, ou de prendre en charge le remplaçant de Saraqael, un jeune ange de Soleil qui aurait bien besoin d’être à la fois félicité et soutenu vu le choc que sa nomination par Lyth lui avait causée. Ariel avait fini par prendre cet aspect-là en main et les avait tous renvoyés chez eux en leur promettant qu’il serait sage.

Raguel avait raccompagné Rémiel mais, une fois chez elle, cette dernière lui avait déclaré qu’elle préférerait rester seule. Il était donc reparti – et c’était alors qu’il avait perçu Sa présence. Lyth.

Furieux, il avait pris son envol pour Le rejoindre. Cet imbécile Se trouvait dans Sa propre cathédrale, sous les traits d’un angelot haut comme trois pommes. Le sceau se craquelant sous sa colère, ce fut Frryl qui Lui adressa la parole.

« Dehors. Je ne Te parlerai pas en public. »

L’Élément avait levé vers lui un visage séraphique aux traits fins. Il avait choisi d’avoir des yeux bleus et des cheveux noirs et ressemblait un Lucifer enfant. Heureusement, Il suivit Son Élément-servant sans faire d’histoire et Ils Se retrouvèrent à marcher côte à côte jusqu’à un parc – celui-là même où un messager avait annoncé que Saraqael avait des ennuis. Ils S’assirent sur un banc. Frryl prit soin d’en choisir un se trouvant à l’opposé de là où Il avait eu Son dernier pique-nique avec Rémiel.

« Je peux savoir ce que Tu fais là ? Je T’interdis d’intervenir maintenant. Tu réalises ce que ça ferait à Ariel, à Lucifer ? À Gabriel ? Ce corps ne durera pas de toute façon, Tu ne l’as créé qu’hier. Détruis-le et retourne dans le monde des Éléments.

— Je ne comptais pas rester, mais je voulais te parler. »

Frryl l’incendia du regard, malgré le ton relativement humble que Lyth avait pris. Ses petits jeux ne prenaient pas avec Lui.

« Je n’ai rien à Te dire.

— Alors tais-Toi et laisse-moi mener la conversation. »

Le Feu se releva, marchant de long en large devant le banc.

« Je n’en reviens pas que Tu Te sois incarné maintenant.

— Comme Tu l’as dit, ce corps ne durera pas. Ce n’était que pour un jour.

— Tu es venu assister à la déchéance de Saraqael ? T’a-t-elle fait plaisir ? »

Lyth serra les lèvres, accentuant encore la ressemblance avec Lucifer, mais ne se laissa pas démonter.

« J’étais là aussi pour la Chute de Lucifer. Tu ne m’as juste pas remarqué. Tu crois vraiment que je les déteste tant ?

— Tu n’as jamais prouvé le contraire. Ils auraient été heureux d’un simple signe de temps en temps.

— Toi, entre tous, devrais savoir ce que le libre arbitre signifie. Si j’étais intervenu plus souvent, ils n’auraient pas pris leurs propres décisions. »

Frryl ricana.

« Parce que Tes lois laissent beaucoup de place à l’imagination, c’est sûr !

— N’ont-ils pas fini par faire la paix ?

— Et ça te défrise. C’est pour ça que Tu T’es incarné, pas pour Saraqael.

— Quelle mauvaise opinion Tu as de Moi.

— Je l’ai déduite de Ton comportement. »

Lyth eut un sourire amusé et tendit la main. Frryl grinça des dents, refusant d’approcher. Cela tira un soupir à son créateur.

« De tous mes fils tu t’es toujours montré le plus difficile. Viens. Je suis venu assister à la Chute de Saraqael, mais Je veux aussi que tu me parles de Rémiel. »

Pris par surprise, Frryl hésita. Il refusait de se rasseoir mais, au final, il arrêta de marcher pour fourrer ses mains dans les poches de son pantalon.

« Elle est bien.

— Et June ?

— Tu sais pertinemment qu’elle m’a plaqué. Je suis heureux avec Rémiel. »

Lyth approuva.

« Prends soin d’elle. »

L’enfant se tortilla pour bondir en bas du banc et, avant que Frryl puisse reculer, vint l’enlacer, fourrant sa tête contre son ventre.

« Je suis content que tu te trouves bien dans ce cycle. Aie une bonne vie. »

Horriblement mal à l’aise, le Feu grimaça sans répondre. Finalement, il tapota les cheveux de Lyth en marmonnant des mots inintelligibles, jusqu’à ce qu’enfin son créateur, son père, se détache de lui pour lui adresser un grand sourire.

« Fais-lui plein de petites flammes. »

Et, sur ces mots, il disparut, son corps retournant à Niéh et son esprit repartant dans le Monde Vide d’où les Éléments non-incarnés observaient les Trois Mondes.

 

***

 

Saraqael gémissait sourdement et, bien que cela l’agace, il était incapable de s’en empêcher. Son corps entier lui faisait mal. Il sentait les os tranchés qui se repliaient dans son dos de façon incorrecte. Ils se mettaient mal, ils ne remplissaient pas le trou prévu pour ses ailes – parce qu’il n’avait plus d’ailes.

Il gémit encore.

Essiah, il souffrait. Wir merci, son Élément ne l’avait pas abandonné. Il n’aurait jamais imaginé cette histoire des ailes. Il ne pourrait plus voler. Bien, déjà, il ne pourrait plus parce qu’il ne pourrait plus sortir de sa prison, donc c’était un moindre mal.

Réfléchir n’aidait pas. Ses pensées revenaient vers cette douleur atroce. Énumérer les synonymes tels que « souffrance intolérable » et « écorchure à vif » ne suffisait pas à le distraire.

Il déglutit, soulageant sa gorge déchirée. Il avait hurlé, quand l’épée s’était abattue. Ce n’était pas de la douleur, pas alors ; tout avait été préparé pour qu’il ne sente rien. Il avait quand même senti – pas de la souffrance, mais il avait perçu ses membres qui se détachaient du reste de son corps, et il avait crié. Puis crié encore, sans se retenir, de toute la force de ses poumons. Le concept de dignité lui avait échappé pour quelques instants.

Ensuite il s’était évanoui et, pour quelques brèves heures, tout était devenu très simple.

Le retour à soi n’avait rien amélioré. Au contraire, il avait découvert à cette occasion que les runes qui avaient tempéré le choc lors de la… découpe avaient été enlevées. Les guérisseurs garantissaient qu’il était soigné. Alors pourquoi avait-il si mal ?

Il tenta d’étirer ses lèvres en un sourire sarcastique, qui devait ressembler plutôt à une grimace. Peu importait son corps. Il avait atteint son but. Il devait s’accrocher à cette idée. C’était une bonne chose, qu’il soit déchu, qu’il soit détesté, qu’il ait perdu son lien avec l’Eden. Un des anges de son clan avait dû devenir archange à sa place et serait formé par les autres comme l’avait été Michaël. Tout se passerait bien.

Un sanglot lui tordit la gorge. Il eut juste le temps de tourner la tête et d’enfouir son visage dans son oreiller pour en étouffer le bruit ; ainsi, au moins, ses gardes ne l’entendraient pas pleurer. Il tremblait, à présent, frissonnant de tous ses membres.

L’Eden. Il se fichait du titre, des pouvoirs, des ailes, de tout, mais… Cette impression de faire partie du monde, de ne faire qu’un avec la terre qui l’entourait, d’y être attaché par un fil invisible… d’être à sa place. Perdue. Il était pathétique. Il l’avait pourtant anticipé.

Il ferma les yeux plus fort, secoué de sanglots, et força son corps à arrêter de trembler. Cela lui prit de longues minutes pour arriver à un résultat satisfaisant. Alors, il se déplia, s’assit, et, s’enroulant dans sa couverture, tituba vers la fenêtre.

Les rayons du soleil de fin d’après-midi caressaient l’herbe, lui conférant une teinte mordorée. Les ombres s’allongeaient et donnaient ainsi un relief particulier à chaque objet, une douceur qui ne durerait que l’espace d’une heure.

Même à travers des barreaux, l’Eden restait magnifique. Lyth était un imbécile que Saraqael n’avait jamais pu supporter, mais le déchu se voyait forcé d’admettre qu’Il savait créer des mondes merveilleux. Il n’en faisait plus partie, ne le sentait plus battre au rythme de son aura, et cela créait un vide atroce qui le brûlait dès qu’il y songeait, comme s’il était un drogué en manque. Cependant, il avait la satisfaction de continuer à y résider.

En effet, la prison qui lui avait été assignée se situait dans le Cercle de Gabriel. Il s’agissait d’une citadelle qui avait longtemps servi de baraquement aux exorcistes avant d’être vidée par leur lente migration vers l’Univers. Elle était restée bien protégée et, après rénovation, elle convenait parfaitement.

Sans doute allait-elle être rebaptisée la prison de l’Ange ou la prison du Traître. Amusant de réaliser qu’il avait volé son titre à Bélial, après tout ce temps. Personne n’était supposé l’approcher en dehors des gardes, qui n’avaient pas le droit de lui adresser la parole. À croire qu’il était contagieux.

Il ne s’en plaignait pas, pas plus que du confort spartiate de l’endroit qui, après tout, avait été commandé par Gabriel. Il n’avait jamais profité des avantages auxquels son statut d’archange lui avait donné droit. Il s’était plus souvent endormi d’épuisement dans son bureau que tous les autres archanges réunis et il ne se souvenait pas avoir jamais pris le temps de s’accorder une grasse matinée. Au moins pourrait-il savourer cela à présent, s’il le désirait.

Il n’accomplirait certes plus de tâches administratives, ni ne pourrait aider l’Eden d’une quelconque façon. Cela n’avait pas d’importance. L’Eden était en paix, sans ennemi dangereux, vivant selon des lois correctes et sagement jugées – tout ce qu’il avait toujours voulu. Ariel, Van ou Lucifer prendraient la relève du réseau d’information. Saraqael l’avait élaboré avec soin mais sans passion. Son titre n’était pas celui d’Espion, au départ, mais d’Archiviste.

Sa cité-bibliothèque lui manquait déjà.

Une pointe de douleur le plia en deux et il ferma les yeux le temps qu’elle passe. Quand il les rouvrit, il souriait. Il avait mal, oui, mais tout finissait bien. À l’extérieur, un nuage cacha un instant Essiah, uniquement pour le faire reparaître plus brillant encore. Son Élément… Ses rayons atteignirent sa joue au travers des barreaux, y rependant une chaleur agréable. Cependant, plus plaisante encore était la vue de cette même caresse lumineuse sur l’herbe verte de l’Eden.

 

 

 

FIN

Fin des Chroniques d'un Cycle

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